Hygiène naturelle à la dérive à 12 mois... Deux ans plus tard, toujours aux couches!

Je viens vous demander conseil car je suis un peu perdue en ce qui concerne la propreté de mon fils Colin, qui aura trois ans dans un mois.

Nous avons pratiqué l'hygiène naturelle à temps partiel (sans couche avec couches!) avec lui de ses 5 mois à ses 12 mois, sans problème. Nous rations souvent des pipis, surtout la nuit, mais presque jamais de caca!

Puis, un peu avant son premier anniversaire, Colin s'est mit à perdre du poids malgré le fait que ses apports alimentaires se situaient à 30% au-dessus de la moyenne pour son âge (lire ici qu'il mangeait comme un porc, mais qu'il maigrissait quand même! ) Ayant toujours été au 3e percentile pour le poids, il est vite devenu l'ombre de lui-même et nous étions très inquiet. Après beaucoup de rendez-vous et d'aller retour à l'hôpital, il a finalement été hospitalisé pour des tests plus longs. L'un d'entre eux consistait entre autres à recueillir toutes ses selles sur une période de 72 heures. Nous avions alors impressioné les infirmières par la facilité de la récolte dans le pot par rapport aux couches!

Nous ne nous doutions pas à ce moment là que c'était le début de notre cauchemard. À partir de cette hospitalisation, Colin n'a plus jamais voulu utiliser le pot ou la toilette. Nous croyons que cela passerait, mais deux ans plus tard nous devons nous rendre à l'évidence... À part quelques jours meilleurs où il accepte de faire quelques pipis sur le pot, c'est la plupart du temps un non catégorique à toute proposition de notre part. Que ce soit pour les pipis ou les cacas, s'il est nu il fera par terre, s'il en en culotte, il ne se gène pas non plus. Même lorsqu'il porte une couche, c'est la crise à chaque fois. Il nous dit qu'il n'a pas fait caca, hurle, se débat...

Aujourd'hui, il a vraiment atteint un sommet. Il avait fait caca, la maison embaumait au grand complet, difficile de se tromper. Et bien en plus de le nier et de tenter de nous échapper, il hurlait en se sauvant "NE ME REGARDEZ PAS, JE VEUX ÊTRE TOUT SEUL, LÂCHEZ-MOI, PARTEZ..." Les yeux appeurés, le corps en panique... On croyait voir un enfant battu...

J'avais vraiment le coeur en miettes... Premièrement, ce sentiment d'échec par rapport à notre expérience d'hygiène naturelle. Deuxièmement, mes doutes, moi qui me suis toujours dis que je ne le forcerais pas, que lorsqu'il serait prêt, il deviendrait "propre", croyant néamoins que cela arriverait bien avant trois ans. Troisièmement, ses réactions... et les nôtres, car il faut bien les changer les couches!!

Enfin, l'arrivée de sa soeur, il y a six mois, y est sûrement pour quelque chose aussi...

Nous pratiquons l'hygiène naturelle avec Chloé depuis sa naissance et il est systématiquement le premier à la féliciter chaque fois qu'elle fait quoi que ce soit sur la toilette...

Je n'y comprends vraiment rien et SURTOUT je ne sais pas quoi faire... Merci de m'avoir lu, même si c'était long et décousu!

Oh là là, c'est pas évident du tout comme situation... Est-ce que l'épisode de l'hôpital aurait pu être assez traumatisante pour rendre son expérience avec le petit pot stressante pour lui?

Peut-être qu'un processus de désensibilisation de phobie pourrait t'être utile... Je ne m'y connais pas beaucoup mais il y a beaucoup d'ouvrages de référence à ce sujet...

Mais surtout, bon courage!

En effet, c'est pas évident...

As-tu essayé de le faire verbaliser sur sa peur? (Même si tu te doutes que c'est le passage à l'hôpital, pe le fait qu'il en parle par lui-même l'aiderait à se sentir mieux.) Il dit qu'il ne veut pas que vous le regardiez...peut-être que tu pourrais lui fabriquer une petit cabane à l'abri des regards avec son pot à l'intérieur. Tu lui expliques que son pot est là et que s'il a envie de pipi, il peut aller dessus, que vous ne le dérangerez pas, que personne ne pourra le voir.

Pour l'hôpital, je me dis que ça a peut-être un lien, mais ça commence à être loin dans le temps...

Bonne idée pour l'abris autour du petit pot, il adore les cabanes justement!

Aujourd'hui, j'ai tenté de lui faire faire pipi sur la toilette au lever de sa sieste. Il a accepté de s'assoir pour aussitôt dire qu'il n'avait pas envie et il s'est fâché quand je lui ai demandé d'attendre un peu. Je lui ai alors demandé de me dire pourquoi il était fâché, de me parler avec des mots. Il ne faisait que grogner et se tapper le visage...

Même si c'est loin dans le temps, il peut rester simplement l'association d'un moment hautement désagréable et l'utilisation d'un pot/toilette.

Moi, j'essaierais de reproduire son histoire avec la propreté. Soit, prendre des petits bonhommes et de lui raconter ce qui c'est passé "tu était bébé comme Chloé, tu faisais pipi sur le pot et un jour on a dû aller à l'hôpital, ah! tu n'as pas aimé ça et depuis ce temps là, c'est pas drôle pour toi les pipis"
Ou de lui faire une histoire avec ses propres photos. Une photo de lui bébé, une photo de lui vers l'âge où il est allé à l'hôpital, puis plus grand et maintenant...

Ou les deux. Les livres, ce qu'il y a d'intéressant, c'est que l'enfant le garde avec lui. Il peut l'utiliser tout seul, le regarder, se rassurer à propos de sa propre histoire...

Je terminerais son livre en disant qu'un jour, dans son coeur, ça va être moins difficiles et qu'il pourra aller à la toilette et ne plus avoir de couches.

Des fois, se rappeller par quoi on est passé, ça aide à s'approprié l'expérience, à la rendre consciente.

Pauvre coco en tout cas, ouf, ça ne doit pas être évident pour vous 3!

Merci Caroline, ce sont de bonnes idées!! Dès que j'ai quelques heures de libres, je vais lui fabriquer un petit livre!!

C'est vrai que c'est pas facile en ce moment... J'essaie de lâcher prise, mais ce n'est pas évident!

Je ne lui ai pas mis de couche après l'épisode du lever de la sieste aujourd'hui et on a eu droit à un pipi sur la toilette après le repas et aucun par terre! Par contre, j'ai l'impression qu'il se retient de faire caca quand je ne lui mets pas de couche...

Je suis confrontée à la même difficulté que toi Sornette même si le contexte est un peu différent. Pendant toute ma durée en Afrique, mon fils n'a jamais vraiment porté de couche à partir de l'âge de 6 mois. Il portait des petites culottes ou était nu à la maison, et portait une couche pour les sorties seulement. Il faisait dans le petit pot à un an même s'il s'échappait à l'occasion. Comme nous passions la majorité de notre temps à l'extérieur, je ne m'en faisais pas outre mesure d'essuyer la terasse lorsque j'y retrouvais des petits pipis.

Revenue au Québec, j'ai été confrontée aux divergences d'opinion et à la vision de mon entourage. Comme j'ai transité chez mes parents à mon retour, ma mère, malgré sa grande ouverture d'esprit, capotait un peu sur ses divans neufs... Donc, j'ai croulé sous la pression et j'ai commencé à remettre des couches à mon fils. Il avait alors 18 mois. La plus grosse erreur de ma vie de maman... C'est maintenant fini! Il refuse le petit pot et c'est une négociation à ne plus finir à chaque changement de couche. Je suis très triste de cette situation et moi aussi je le vis un peu comme un échec.

Il a mainteant presque 2 ans et demi et j'ai l'impression qu'il n'ira plus jamais sur le petit pot. Tout le monde me parle de propreté mais j'ai seulement envie de les envoyer promener...

Je vais essayer le petit livre avec des images, on ne sait jamais!

Maman Nangaï, je comprends comment tu te sens!

Pas de progrès de notre côté, quoi que un peu plus coopératif aux changements de couches.

Il aura trois ans dans deux semaine, ayaye...

Bon, ben Zach fait aussi parti du club...

j'ai jamais pratiqué l'HNI, mais je pense bien que ca doit être une passe des 2 1/2 3 ans...

J'ai commencé a essayer pas seances de quelques jours de temps en temps depuis qu'il a 18 mois, il me disait quans il fesait pipi donc je croyais que c'était gagné d'avance...

puis dernierement, j'ai fait la gaffe de dire qu'il a fait un petit degat et ca a été l'insulte totale pour lui (parce que je suis jamais de bonne humeur quand je fait un degat tsé...) et il veux même plus voir ses bobettes en photos...

Il a tellement peur de ses changements de couche qu'il pourrais garder son caca sur lui pendant des heures

Bonjour,

quand je lis vos histoires, ce qui me frappe c'est la honte que les enfants ressentent vis à vis leurs besoins (surtout le caca, on dirait). Vouloir se cacher pour faire caca, vouloir cacher le caca (en évitant le changement de couches), se retenir pour ne pas faire caca. C'est sûr que la couche cache le caca et ça aide pas. Et la majorité des gens ferme la porte quand ils vont au toilette et surtout pour faire numéro 2 et combien d'adultes ne peuvent pas faire caca en public! Mais j'ai aussi l'impression que ça fait partie de notre culture; le caca c'est sale, c'est mauvais, c'est malpropre, le pipi aussi mais c'est moins pire. C'est difficile d'aller à contre-courant par rapport à cette attitude généralisée! Combien de fois, j'ai dit à ma mère et ma grand-mère de ne pas utiliser le mot "caca" pour désigner qqch de pas bon qu'il faut pas mettre dans la bouche! Je sais pas si c'est pour ça qu'il y a autant de problèmes face à la propreté, mais je suis certaine que ça aide et ça pourrait être une piste de réfléxion.

Selon ce que j'ai lu (corrige-moi Nangaï si c'est pas vrai) en Afrique, l'attitude est neutre face aux besoins, pipi ou caca, accidents ou pas, pas de réprimandes (jusqu'à un certain âge) et pas de félicitations non plus, faire pipi ou caca, c'est naturel c'est tout. J'aime bien cette attitude, même si encore une fois, c'est difficile à appliquer ici. (Marianne a été très surprise de voir la cacophonie de ma mère quand elle a fait pipi devant elle pour la première fois, et nous aussi on est toujours content quand elle fait pipi ou caca- surtout ds les moments difficiles où il y a plus d'accidents, on a même inventé une chanson pour le caca sous l'air de mon beau sapin, bon ça nous fait tous rire et ça passe le temps quand les cacas sont difficiles à sortir)

Mon Dieu, à lire vos histoires je me trouve tellement chanceuse que l'HNI aille tellement bien... c'était ben des efforts au début mais je me rends enfin compte à quel point ça en vaut la peine... ça a l'air tellement frustrant tout ça, autant pour la maman que petit bout'chou...
en Chine (et une amie m'a dit que c'est pareil en Inde) ou l'HNI est la norme pour 99% des 1.3 milliards de chinois, le pipi et le caca des bébés c'est pas considéré comme sale. Une fois on était dans une gare d'autobus et un père a fait faire pipi à son enfant drette là devant tout le monde par terre sur la céramique et n'a même pas essuyé!!! il aurait pu aller dehors au moins! c'est fou cette attitude si différente.

Je pense que de commencer l'HNI très tôt aide énormément. un truc qui a changé ma vie quand il y avait une phase difficile lorsqu'il rampait et qu'on proposait et qu'il refusait et deux minutes plus tard il faisait par terre et je me fachais finalement... bref le truc qui a changé ma vie c'est ce que naomi aldort appelle "he's doing his utter best and you too". ça change vraiment la vie. quand matteo est tannant, je me répète cette phrase en boucle et ça me calme. à partir du moment où j'ai essuyé les pipis à terre "matter-of-factly" comme si il s'agissait d'un truc tout à fait anodin, et que j'ai relaxé par rapport à ça, tout à changé vers le mieux.

bon courage les filles, vous êtes extraordinaires et vos ptits bouts aussi.

Julie, pour répondre à ta question, c'est vrai que faire caca ou pipi en Afrique (au Burkina du moins), c'est un besoin pur et simple. Il n'y a pas 50 000 entourloupettes autour du sujet. C'est un évènement normal. Personne ne fait la fête lors du premier pipi dans le petit pot. Aussi, ce qui facilite grandement l'apprentissage de la propreté chez un enfant, c'est la température. Comme il fait toujours beau, c'est beaucoup plus facile de faire pipi rapidement en baissant la petite culotte ou de nettoyer la terasse dehors. Ce n'est pas pour rien que beaucoup de parents québécois attendent l'été pour mettre leur enfant propre. Je crois que s'il faisait plus beau ici, ce serait peut-être plus facile de mettre les enfants propres.

Mais contrairement aux croyances, les africains ne pratiquent pas la HNI de la façon dont vous en parlez ici. Les bébés font leurs besoins dans une petite couche de coton ou sur un bout de pagne. Il n'y a aucun lien entre commencer la HNI tôt et le succès de la propreté. Je n'ai jamais vu un parent là-bas regarder le visage de son enfant et deviner qu'il veut faire pipi. Ils fonctionnent davantage comme nos grands-parents fonctionnaient ici avant. Ils encouragent la propreté dès que l'enfant rampe ou marche. Les enfants sont propres vers l'âge d'un an environ.

Joanna a écrit:bon courage les filles, vous êtes extraordinaires et vos ptits bouts aussi.

Merci Joanna, ça fait du bien de te lire!

Nous en sommes toujours au même point ici. Je ne sais pas quelle attitude adopter face à son comportement, pour éviter qu'il ait honte, mais qu'il comprenne tout de même qu'on s'attend à ce qu'il fasse son caca dans la toilette et idéalement dans un avenir rapproché!