Des enfants angoissés?

Les textes ont beaucoup de lacunes argumentatives. Pour n'en nommer qu'une seule autre, relisez ce passage, dans l'article que je cite :

Les enfants élevés de manière trop permissive développent les problèmes suivants :

• Une faible connaissance des valeurs.
  
• Une moindre appréciation de ce que nous faisons pour eux.
  
• Un manque de respect.
  
• Une tendance à être davantage manipulateur.
  
• Une propension à être plus capricieux.
  
• Une inclination pour la violence, verbale ou physique, lorsque leurs désirs ne sont pas satisfaits.
  
• Un penchant plus prononcé à l’égoïsme et à l’indifférence.
  
• Une plus grande désobéissance et indiscipline.
  
• Une tendance à recourir aux menaces pour obtenir ce qu’ils veulent.

Conclusion : si vous ne frustrez pas vos enfants dès leur quatrième mois de vie, watch out parce qu'à quinze ils vous soutireront ce qu'ils veulent par la force. C'est bien compris ?

Ce qui n'est pas sans rappeller le raisonnement à propos de la très célèbre « spirale de la drogue », raisonnement qui veut que si, ado, vous prenez une gorgée de bière ou fumez un petit pétard, vous serez irrépréssiblement entraînés vers le fond du baril. Deux ans plus tard, vous vous piquerez, foi de prof de FPS du secondaire.

Ce qui marche dans un sens ne marche pas forcément dans l'autre. Si tous les junkies ont déjà bu une bière, est-ce que tous les buveurs de bière deviendront des junkies ?

Si tous les enfants rois violentant leurs parents ont reçu une éducation sur-permissive, est-ce que tous les enfants libres deviendront violents ? Et que dire de ces jeunes qui ne reçoivent aucune attention, qui font donc ce qu'ils veulent sans encadrement... comment peut-on les placer dans le même panier qu'un enfant qui a le droit de se coucher tard ? Et on fait quoi avec les enfants violents qui ont étés élevés dans la rigueur ? (Ils n'existent probablement pas, l'article n'en parle pas).

Et à ce que je sache, les enfants violents, ils ont tous déjà bu du lait ? Arrêtons ça tout de suite, des enfants ayant bu du lait sont devenus violents ! Mon doux Seigneur.

J'arrête maintenant .

Des articles comme celui-là entretiennent des névroses obsessives de contrôle des enfants.

J'ai lu sur le même forum des témoignages de maman qui n'ont JAMAIS endormi leur bébé dans leur bras. Comment et pourquoi se priver de se plaisir incomparable de tenir un nouveau-né complètement abandonné dans ses bras, c'est un sentiment si touchant de voir son abandon et sa confiance totale...

L'article ne me choque pas tant que ca, parce qu'il est sujet la dedans des parents qui permettent tout (ou n'interdisent rien) dans le but de se faire aimer. Ils en viennent nécessairement à s'oublier la dedans et évidemment oui il y a des risques que l'enfant soit égoïste ou ne respecte pas ses parents, parce que les parents ne se respectent pas eux-mêmes.

À première vue, on peut confondre la permissivité et le parentage de proximité parce que dans les deux cas, les enfants sont assez libres de faire ce qu'ils veulent. Mais au fond la philosophie est complètement différente. Pour illustrer ma pensée, je vais utiliser un passage de Libres enfants de Summerhill:

C'est cette distinction entre la liberté et l'anarchie que beaucoup de parents ne saisissent pas. Dans le foyer discipliné, les enfants n'ont aucun droit. Dans le foyer désordonné, ils les ont tous. Le foyer équilibré est celui ou les enfants et les adultes ont des droits égaux.

Alors oui, nos enfants ont beaucoup de droits, ils font ce qu'ils veulent la plupart du temps, tant que c'est sécuritaire et que ca respecte les droits des autres qui vivent autour. Je ne me reconnais pas dans le portrait du parent permissif que fait cette ''spécialiste''.

Par contre, ce qui me dérange, c'est qu'à son avis, tout est noir ou blanc. Soit c'est le parent qui a le dessus, soit c'est l'enfant. Et laisser pleurer son bébé tout en lui expliquant que ses parents ne sont pas QUE ses parents , ouf... sans commentaire.

guenièvre : je lis des trucs comme ca tous les jours dans mon groupe de maman, ca me frustre un peu...ou plutot, ca me fait de la peine pour ces petits bébés.

oum_sarah : Je suis d'accord avec toi, ce qui est vraiment désagréable avec cette spécialiste, c'est son intransigeance (et ses raccourcis logiques).

Et en y repensant, je suis quand même assez outrée par son conseil au parent qui ne sait pas comment intervenir et qui devrait, semble-t-il, se demander comment la majorité des autres parents réagiraient...

Autrement dit, alignez-vous sur le consensus général et, à défaut d'avoir pensé par vous-mêmes, vous ne passerez pas pour des freaks.

Genièvre : ma mère me disait justement, avec pas mal de regrêts, qu'elle était de celles qui se sont privées de prendre ses enfants pour ne pas les gâter. Quelle tristesse.