Dire Non au NON

Allo,
décidément je suis en feu ce soir avec plein de questionnements!!!
J'essaye de dire le moins souvent NON à mon garçon, pas par faiblesse mais par volonté de le laisser le plus libre possible. NOtre maison est "baby proof".
J'ai écrit un "roman fleuve" par rapport à mon rapport avec le "non" sur mon blog: http://matteovoyage.canalblog.com/archives/2010/01/30/index.html car ce serait trop long à tout réécrire ici...
En gros, ma question est: quel est votre rapport au NON?
Mon bébé est encore petit (1 an) et ne veut pas encore trop jouer avec des trucs vraiment dangereux, genre couteaux de cuisine... comment faites vous?
Je sais qu'il faut parfois dire NON et je le fais, mais le moins possible...

J'ai bien hâte de vous lire car mon chum a lu dans le livre du gvt qu'ils te donnent à la naissance d'un bébé que vers 10 mois, c'est l'âge où "l'enfant doit comprendre ce que veut dire NON" et je m'estine avec lui à ce propos... Est ce que je suis la seule freak?

Le premier mot que ma troisième a appris ce n'est pas maman ou papa mais NON bien oui son frères et sa soeur le lui disaient constamment

Un truc que j'avais lu c'est d'essayer de changer la phrase en "oui"

donc au lieu de "non tu ne peux pas courir" c'est "oui tu peux marcher".

De plus avant un certain ¸âge (2 ans et demi) l'enfant ne comprendrait pas nécessairement tjs bien les négations ... Par exemple en disant "ne crie pas" l'enfant enregistre "cri" alors il serait mieux de dire "on parle doucment" pour modeler l'action que l'on veut voir chez l'enfant

hey c'est hallucinant de lire des réponses aussi rapidement à mes questions!!! trop génial!!!

oui j'avais lu aussi ce dont tu parles par rapport au OUI dans naomi aldort et j'essaye: par exemple les ptites roches qu'ils mettent sur le trottoir contre la glace ben ça rentre à la maison et il veut tout le temps les manger donc j'essaye de lui montrer qu'on peut les mettre dans un ptit pot et que ça fait de la musique quand on shake mais il persiste à vouloir les manger.

Et oui depuis que son père s'est mis à lui dire non (car il pense que c'est vraiment important qu'il apprenne ça), Matteo n'arrête pas de dire Noooon, noooon au moins 100 fois par jour en secouant la tête. Même quand il veut dire oui genre je lui propose de manger qqch et il le met en bouche, il dit non!

ou as tu pris ça le truc qu'un enfant ne comprend pas le non jusqu'à 2 ans, ça m'aiderait pour échanger avec mon chum sur ce sujet...

Je crois que c'est dans le livre que j'ai cité dans la section éducative. Je vais vérifier si c'est bien là. Sinon je ferai quelques recherches pcq j'ai relu plusieurs de mes livres depuis janvier et c'est dans 1 de ceux là.

ici, pour les objets dangereux, j'ai simplement expliqué a Zach que ce sont des objets dangereux qui peuvent faire des bobos et il a tout de suite compris le concept.

Bien sur, je laisse pas trainer des ciseaux et des couteaux, mais si j'oublie par exemple, les ciseaux sur la table, il m'avertit.

Zach a acces a pas mal tout dans la maison, sauf ce qui est dangereux, on lui montre les dangers et il a compris ca très jeune. Probablement qu'il l'a ressenti dans le ton sérieux de notre voix.

Pour le reste, changer non en oui, c'est bien... mais c'est la partie la plus difficile pour moi.

On a quand même eu droit a la fameuse phase du non, mais je pense qu'il comprenais quand même bien le concept. Il ne disait pas non a la place de oui, il disait juste rien pour oui.

Ici aussi c'est le plus rarement possible NON

(D'ailleurs Joanna, je te renvoies une piste de réflexion: as-tu pensé au fait que tu souhaites laisser le plus de liberté à ton enfant, mais en même temp, tu souhaites aussi lui interdire la télé avant 2 ans et après avec certaines limites? - simple piste de réflexion. C'est difficile de s'affranchir de notre besoin de contrôle dans une démarche de liberté des enfants).

C'est NON quand c'est vraiment nécessaire et/ou que ça implique ça sécurité.

Pour ma part, je préfère dire un non franc qu'un non déguisé en changeant la phrase. Bien sûr, il faut aussi se poser la question si ce non est vraiment "mérité" ou si on le dit seulement pour répondre à nos propres caprices.

Tourmalyne a écrit:Le premier mot que ma troisième a appris ce n'est pas maman ou papa mais NON bien oui son frères et sa soeur le lui disaient constamment

Un truc que j'avais lu c'est d'essayer de changer la phrase en "oui"

donc au lieu de "non tu ne peux pas courir" c'est "oui tu peux marcher".

De plus avant un certain ¸âge (2 ans et demi) l'enfant ne comprendrait pas nécessairement tjs bien les négations ... Par exemple en disant "ne crie pas" l'enfant enregistre "cri" alors il serait mieux de dire "on parle doucment" pour modeler l'action que l'on veut voir chez l'enfant

même chose ici. On essait par le positif!

Ma maison n'a jamais été "baby proof" et ne le sera jamais. Ma philosophie par rapport à ça est très éloignée de la votre. On ne peut pas toujours être d'accord sur tout

Alors, chez-moi, le "Non" est utilisé, tout comme j'essaie aussi de mettre mes phrases au positif, sans négations. Je jongle avec ces 2 façons de faire.

Tchinta: oui tu as raison que c'est peut être paradoxal et contradictoire de vouloir laisser le maximum de liberté... sauf quand ça fait pas mon affaire (genre la télé)... j'ai de la misère à le laisser libre si je pense que c'est pas bénéfique pour lui... on dirait que j'arrive juste à laisser toute liberté dans l'espace que j'estime sécuritaire et le plus bénéfique... je sais pas si ça fait du sens...

Maman Nangaï, je comprends ton point de vue. ma belle mère m'a dit fièrement qu'elle n'avait pas changé un iota de sa maison quand les enfants étaient arrivés et qu'elle leur a juste apris le non par rapport aux choses qu'ils ne pouvaient pas toucher et que c'était simple... Je pense que c'est juste que ce style là ne fit pas avec moi mais qu'un enfant peut bien s'en accomoder, si les limites sont claires et toujours les mêmes et que le parent est aimant, il n'y a pas de problème... c'est juste que ça fit pas avec moi. Par contre, ça devient problématique qd je vais chez des gens qui n'ont pas d'enfants et dont la maison n'est pas du tout baby proof )

Ma maison n'était pas child proof au premier ... à l'arrivée de mon fils ma grande avait seulement 17 mois alors elle profitait de l'allaitement pour faire certaines choses .... j'ai donc déplacé ce qui pouvait être dangereux.

C'était le point de départ sécurité quand j'ai décidé de mettre certaines barrières "child proof". Je dois aussi ajouter que certains enfants sont plus enclins à vivre dans une maison non-child proof que d'autres ....

Je regarde mon fils et ma cadette qui sont totalement opposés ... pour l'un aucune mesure nécessaire alors que l'autre ouf il faut des yeux tout le tour de la t^te....

Un peu comme Tournalyne le disait, je n'ai jamais vraiment eu besoin de mettre des mesures nécessaires en place pour mon fils. Et d'autant plus que je vivais en communauté donc, plusieurs adultes ainsi que plusieurs enfants plus vieux pour avoir les yeux sur mon fils. Lorsque l'on vit en communauté, c'est impossible de mettre un environnment "baby proof" pour un seul bébé versus beaucoup d'adultes. Et disons que cette façon de faire "fitte" mieux avec ma personnalité de maman

Quand Vivianne a commencé à être mobile, c'est-à-dire marcher à quatre pattes, elle avait 10.5 mois. Je pensais alors exactement comme Joana, que dire «non» la brimait dans son exploration. On a alors adapté notre appartement pour sa sécurité: matelas au sol, enlevé de sa portée les trucs dangereux comme les produits de nettoyage (j'en ai d'ailleurs très peu car je les fabrique moi-même depuis quelques années... mais c'est un autre sujet!), médicaments. J'ai aussi appris à lâcher prise sur bien des choses. Par exemple, à la laisser manipuler des objets qu'au premier abord j'aurais voulu lui enlever des mains, comme la télécommande, des livres à moi non-cartonnés, des oignons (elle adore jouer avec des oignons quand on est dans la cuisine...). Après avoir satisfait sa curiosité, certains «trip» lui passe, comme de jouer avec mes lunettes. D'autres ne lui passent pas: ça fait 7-8 mois qu'elle joue avec les oignons et elle a encore quelque chose à explorer de ce côté-là... Elle mange aussi souvent avec de «vrais» ustensiles, ça fait capoter mes beaux-parents qui ont peur qu'elle se crève un oeil avec une fourchette!

Maintenant qu'elle devient de plus en plus une petite fille et non plus un bébé, je m'aperçois qu'il faut que je lui explique certaines limites, à la fois pour sa sécurité et pour ma tranquillité d'esprit. Chez moi, c'est facile de tout mettre hors de sa portée ce qu'il ne faut pas qu'elle touche, mais aussitôt qu'on sort de la maison, c'est une autre histoire. Alors je dis «non» un peu plus souvent. Pour chaque situation, je me questionne à savoir si c'est un interdit vraiment nécessaire, par exemple pour la sécurité, ou bien si c'est seulement un «caprice» de ma part. Par exemple, au même moment où elle a commencé à marcher, elle s'est mise à jeter la nourriture par terre quand elle était dans sa chaise haute. Ça me fâchait parce que je déteste le gaspillage! On a vite compris qu'elle voulait nous signifier par là qu'elle n'avait pas envie de rester sagement dans sa chaise haute, elle voulait aller par terre. On a donc mangé à la table du salon pendant quelque temps, elle pouvait ainsi aller et venir, manger une bouchée, aller faire un tour, revenir prendre une autre bouchée. Elle venait tout juste de maîtriser la marche et elle avait BESOIN d'être mobile! Après un mois environ, ça lui a passé et elle a elle-même demandé à retourner dans sa chaise.

Je crois que l'important c'est de distinguer les vrais besoin, à la fois de l'enfant et du parents, pour faire la distinction entre besoin et désir. Il faut clarifier ce qui se fait et ce qui ne se fait pas.

Je remonte ce sujet car je me questionne beaucoup à propos du "non" ces temps-ci, de par le stade de mon gars (13 mois) et de par vos réflexions sur la liberté. J'essaie aussi d'avoir à dire non le moins souvent possible et de laisser mon fils explorer à sa guise, mais j'avoue que je trouve ça vraiment difficile. J'aimerais savoir concrètement comment vous faites avec un enfant qui commence à comprendre mais à qui on ne peut pas tout expliquer non plus ! Je vous donne quelques exemples:
Hier Alek a commencé à me tirer les cheveux, très fort. Je lui ai dit que ça faisait bobo à maman et que je n'aimais pas ça, que je voulais qu'il arrête... mais c'est fou, aussitôt qu'il voit qu'on veut l'empêcher de faire quelque chose ou qu'on monte le ton un peu, on dirait qu'il le sait, il se met à rire et continue de plus belle.
La même chose est arrivée ce soir alors que j'étais chez ma cousine et qu'il voulait tirer les fils dans leur ordi...(webcam et clé internet branché sur le port USB en avant) on s'entend que je ne peux pas le laisser jouer avec ça, surtout si les propriétaires ne sont pas d'accords ! Je ne sais vraiment pas comment réagir dans ce genre de situaton, premièrement autour de moi j'ai pas mal juste des gens qui envoient leurs enfants en punition dans le coin (mais même si je voulais faire ça, je trouve que mon fils est trop jeune!!!) et aussi ben je n'aime pas trop avoir l'air de ne pas savoir quoi faire devant les autres... ce genre de situation m'embarasse un peu et ça arrive souvent quand on est ailleurs vu qu'à la maison je suis capable de m'arranger pour lui laisser plus de liberté !
Ici aussi, le "non" a été un des premiers mots qu'Alek a appris et il s'amuse à le dire souvent, il le dit lui-même quand il fait quelque chose qu'on ne veut pas qu'il fasse (exemple aller jouer dans les escaliers, faire couler de l'eau d'une machine à eau, etc..)
J'avoue que je me demande aussi s'il a la réaction qu'il a quand je lui dis non (rire et nous défier) parce qu'on ne l'encadre pas assez ou qu'il ne comprend pas qu'on veule être autoritaire avec lui... parce qu'on ne l'est pas assez normalement !?!

Pour ma part, je dirais que c'est plutôt non au non arbitraire. Dans les 2 situations que tu as décrites, le non avait certainement sa place. Pour les cheveux, c'est un non très ferme. Tu le déposes par terre si c'est nécessaire. Pour les fils...à la maison, disons que je m'arrangerais pour que cette situation n'arrive pas. Fils hors de portée, etc. Dans la situation que tu décris, j'aurais essayé de voir si j'aurais pu mettre les fils hors de portée. Sinon, j'aurais probablement changé de pièce avec mon enfant. Effectivement, il ne peut pas y toucher, mais il ne peut pas comprendre pourquoi, alors on dit non, on ne peut pas, car c'est pas à nous et on essaie de lui faire oublier.

Pour le rire, moi j'ai plutôt tendance à penser que c'est notre visage et notre ton de voix qui les fait rire, puisqu'ils ne sont pas habitués à ça.

Tchintcha a écrit:
Pour le rire, moi j'ai plutôt tendance à penser que c'est notre visage et notre ton de voix qui les fait rire, puisqu'ils ne sont pas habitués à ça.

C'est ce que je pense aussi.

J'ai aussi un feeling que mon gars n'aime pas sentir que l'ambiance devient un peu tendue... Et comme il n'a pas le souvent le sentiment de faire quelque chose de mal... Au sens où, s'il joue avec des fils, on lui dit non, mais il ne fait rien de mal... C'est comme s'il essayait de détendre l'atmosphère. Il fait pareil si mon chum et moi élevons la voix entre nous, ou bien si quelqu'un a du chagrin. Il sent tout très bien et il fait le clown pour que ça passe.

Comme Ale, j'ai toujours eu l'impression qu'un enfant qui rit au visage, soit qu'il essait de détendre l'atmosphère, soit qu'il se sent très mal et qu'il tente de se soulager lui, parce que la culpabilité est un sentiment violent et avouons-le, désagréable.

ahhhh vous me faites vraiment réaliser quelque chose la !! Et c'est tellement frustrant dire non sérieusement et se faire rire dans la face.

Je vais voir ca différemment maintenant, merci !

Je me demande aussi si y'a pas une part d'avoir le tour de dire non fermement d'une facon correcte. Moi j'ai de la misère avec ca, j'ai l'impression d'avoir de la difficulté à dire non à quiconque et de me faire écouter

Moi quand Lou ne peut pas jouer avec quelques choses parce que c'est dangereux ou fragile...je lui dit :Lou change de jeux s.v.p, maman n'aime pas cela lorsque tu joues avec cela.Et habituellement, je vais avec lui trouver un autre truc intéressant à découvrir...Habituellement, ca marche bien jusqu'à maintenant.C'est une bonne façon de faire lorsque je suis ailleurs.
Mais , je te comprends c'est pas toujours facile..avec les autres qui nous regardent(jugent)

Par ici, je perçois le rire dans cette situation comme une façon d'évacuer le stress face à la réaction du parent.

J'utilise très rarement le "non" à cause de son inefficacité (rire, défiance).

Mais en fait, je ne crois pas que ce soit tant les mots utilisés que le ton, l'ambiance et l'énergie qui va avec. Et quand on est face au regard des autres (jugement) on a tendance à être plus insécure, et je crois que c'est plus ça qui provoque la défiance et le fait de reproduire les gestes indésirables. De mon côté, je trouve une façon simple de le dire avec des mots (style on ne peut pas jouer avec ça) en restant confiante et bienveillante, en changeant de pièce ou en répétant au besoin.

Merci les filles !!