Liste des privilèges de la maman qui utilise le biberon pour alimenter son bébé

1) Si mon bébé a des difficultés reliées à sa prise pondérale (trop grande ou trop petite), on ne me reprochera jamais (sauf négligence majeure) le choix de son mode d’alimentation, et on aura toujours une solution de remplacement simple et pratique à me suggérer.
2) Je peux calculer précisément les apports alimentaires de mon bébé et répondre de façon satisfaisante aux questions de tout mon entourage et du corps médical.
3) Si je vis en Europe ou en Amérique du Nord, je trouverai partout des boîtes de lait de substitution données, des courbes de croissance Nestlé chez le médecin, des biberons promotionnels… Les lieux et les articles de soutien à l’allaitement, eux, seront disponibles à qui saura les trouver.
4) Je ne me ferai jamais accuser de nudité et d’atteinte à la pudeur pour répondre au besoin momenté de mon bébé d’être alimenté ou consolé.
5) Je ne me ferai jamais exclure d’un lieu ou d’un événement parce que mon bébé a besoin d’être alimenté ou consolé à un moment donné.
6) Je ne me ferai jamais dire que je dois me cacher sous un drap pour alimenter ou consoler mon enfant.
7) Sevrer son bébé du sein est vu comme un rite de passage, un moment nécessaire vers son autonomie, un rendez-vous qui, si manqué, pourrait causer de grands torts à l’enfant. Attendre un sevrage plus naturel (et plus tardif…) est vu, au contraire, comme une faiblesse de la mère qui comblerait ainsi des désirs fusionnels malsains avec son enfant. Cet écueil est évité avec le biberon.
Si jamais le lait de substitution que j’offre à mon bébé était contaminé (mercure, bactérie ou autre), ce ne serait jamais qu’un regrettable incident de l’ordre des choses qui arrivent et un remplacement du produit me serait aussitôt suggéré pour compenser.
9) Si je suis fatiguée, on ne me suggérera pas aussitôt de modifier le mode d’alimentation de mon bébé.
10) Si je suis débordée et en manqué de temps pour moi, on ne suggérera pas aussitôt de changer le mode d'alimentation de mon bébé.
11) Je peux me plaindre des inconvénients et désagréments reliés au biberon (préparation, vaisselle, constipation de bébé ou difficulté à voyager, par exemple) sans que l’on me dise d’arrêter de l’utiliser.
12) Je peux vivre sans me faire demander constamment quand je compte cesser ce comportement.
13) Sauf extravagance de ma part, on ne me dira jamais que mes achats en lien avec l’alimentation de mon bébé sont un luxe ou une dépense inutile.
14) On ne dira jamais que mon bébé me demande juste parce que je suis un garde-manger ambulant.
15) Si mon bébé pleure beaucoup/dort mal/whatever, on n’accusera pas systématiquement son mode d’alimentation ou la qualité du lait qu’il reçoit.
16) Je peux trouver facilement des livres, des films pour moi-même ou pour ma famille où l’on voit d’autres bébés prendre le biberon.
17) Je ne vivrai pas de crevasse/mastite/canal bloqué/muguet.
18) Si je retourne au travail, on ne me suggérera pas aussitôt de modifier le mode d’alimentation de mon bébé.
19) Les gardiennes ou services de garde à qui je désire éventuellement confier mon enfant ne seront pas inquiets à cause de son mode d’alimentation.
20) Si j’ai une maladie ou si je prends un médicament, ou je dois passer un examen médical, ou mon bébé est malade, on ne me suggèrera pas aussitôt de changer son mode d’alimentation de façon irréversible.
21) Personne ne s’inquiète que mon bébé développe de malsaines associations entre l’alimentation et les émotions.
22) Personne ne pense que mon bébé m’utilise comme un objet (suce ou autre).
23) S’il y a des problèmes dans le couple ou dans le comportement des autres enfants de la famille, on n’accusera pas le mode d’alimentation du bébé d’être en cause.
24) ... d'autres idées ?

Ce texte est évidemment humoristique, ne vise à accuser personne en fonction du choix qu'il/elle a fait, etc. etc.

hahaha, t'étais inspirée!! Un événement en particulier a déclenché?

24) Je pourrai porter les vêtements que je désire sans me soucier de la facilité d'accès.

25) Je ne me ferais pas traitée de perverse ou d'égoïste, parce que mon bébé veut boire de son lait plus que 18-24 mois...

Je ne suis pas d'accord avec ceci:

7) Sevrer son bébé du sein est vu comme un rite de passage, un moment nécessaire vers son autonomie, un rendez-vous qui, si manqué, pourrait causer de grands torts à l’enfant. Attendre un sevrage plus naturel (et plus tardif…) est vu, au contraire, comme une faiblesse de la mère qui comblerait ainsi des désirs fusionnels malsains avec son enfant. Cet écueil est évité avec le biberon.

Si on voit un enfant qui prend encore le biberon à 3-4-5 ans, je pense qu'il risque de se le faire dire, autant que celui qui est encore allaité.

Ah merci pour ce texte très drôle mais aussi un peu vrai... quel dommage !

Oh en passant, comme tu soulèves le point... Si on laisse les enfants se sevrer d'eux-mêmes, j'ai l'impression que ça peut prendre plusieurs années, non ? Les femmes que j'ai vu « laisser aller » ont allaité souvent jusqu'à 3-4 ans. Cela ne serait-il donc pas « normal » et dans l'ordre des choses ?

J'ai l'intention de laisser Henri se sevrer de lui-même et je ne suis pas de nature pudique en public. Je me demande bien quel sera le regard des autres sur moi... Scandale ! on criera sûrement !

Marie-Claude a écrit:Oh en passant, comme tu soulèves le point... Si on laisse les enfants se sevrer d'eux-mêmes, j'ai l'impression que ça peut prendre plusieurs années, non ? Les femmes que j'ai vu « laisser aller » ont allaité souvent jusqu'à 3-4 ans. Cela ne serait-il donc pas « normal » et dans l'ordre des choses ?

J'ai l'intention de laisser Henri se sevrer de lui-même et je ne suis pas de nature pudique en public. Je me demande bien quel sera le regard des autres sur moi... Scandale ! on criera sûrement !

Il me semble que le vrai sevrage naturelle se fait souvent plus tard que ça, vers 5-7 ans...

J'ai souris a plusieurs affirmations, mais je me demande juste si vraiment vous vous êtes faites suggérer aussi souvent de donner le biberon? Ou de cesser d'allaiter? Je n'ai pas allaité encore longtemps "que" 16 mois, mais je n'ai jamais sentie que l'on me demandait de ne plus allaiter. On me pose souvent des questions (ma belle-soeur nouvellement maman ne savait pas que l'on pouvait continuer l'allaitement passé 1 an, pourtant il me semble que c'est quelqu'un de super informé qui a bien lu plusieurs ouvrages et même participé a un cours d'allaitement) et en questionnement avec la grossesse et l'allaitement en tandem, mais je ne me suis pas sentie jugé.

C'est les professionels de la santé qui sortent le plus de conneries du genre?

J'ai souris a plusieurs affirmations, mais je me demande juste si vraiment vous vous êtes faites suggérer aussi souvent de donner le biberon? Ou de cesser d'allaiter?

Personnellement non, car mon garçon n'a que 10 mois. Je ne m'étais jamais posé la question mais j'ai assisté à une conférence des femmes qui ont écrit le livre « Bien vivre l'allaitement » et l'une d'entre elle disait qu'elle ne se sentait pas à l'aise d'allaiter un bambin de 15 mois en public.

Je suis marraine d'allaitement et à notre dernière réunion, une des marraines a dit avoir allaité tout bonnement dans le métro (je crois que son bébé a 17 mois) et qu'une femme a sursauté en la voyant.

J'ai allaité en public partout, sur un banc dans la rue, dans des marches d'escalier, au restaurant, etc. Je ne me suis jamais cachée derrière une couverture pour le faire mais j'ai senti des regards lourds. Je pense que personne n'est venu me le reprocher parce que quand je le fais, je ne me pose pas de question.

Et j'ai souvent entendu dire par d'autres femmes, dont ma belle-mère, que rendu à un certain âge (noter 3-4 ans) ce n'est pas « correct ». Pour certaines, même, 2 ans c'est trop vieux.

Ce n'est pas dans notre culture... Et il faut dire que la majorité des femmes s'en tiennent au 6 mois d'allaitement suggéré (et encore c'est beau si elles se rendent jusque là !).

Guenièvre : C'est la partie "fusionnel" qui est évitée dans l'écueil en effet et non le rite de passage vers l'autonomie, tu as raison, j'aurais dû le formuler en deux points distincts

Marie-Claude : Sevrage naturel, en effet, grande question très intéressante. Ici Arthur tète encore à 3 ans et demi en tout cas... Mais ça fait un bon moment que je ne suis plus à l'aise de le faire en public (disons passé 2 ans).

Adara : En fait, c'est plus sournois. On ne me le dit pas directement, mais c'est souvent sous-entendu. Reflux ? Lait épaissi. Allergie ? Lait commercial spécial. Fatigue ? Biberon de lait commercial nocturne donné par le papa. Etc. etc. etc.

C'est sûr que tant que tout va bien, on n'en entend pas trop parler, mais dès qu'il y a des petits accrocs, les habitudes reviennent au galop !

Après, pour ce texte, c'est sûr que je cherchais toutes les petites bêtes là ! Je ne me suis pas encore fait faire tout ça !

Tchintcha, non rien de spécial. Il y a plusieurs checklists du genre qui existent :
The Male Privilege Checklist
the White Privilege Checklist

Je crois que ça dépend de notre perception et de notre attitude. Moi je me sens non seulement à l'aise d'allaiter ma fille de 3 ans en public, j'en suis même fière. Je n'ai peut-être pas réussi à allaiter exclusivement, mais je vais allaiter longtemps! Alors les regards des gens, je les interprète plus souvent qu'autrement comme de la surprise, pas comme du jugement. Cela suscite parfois des interrogations auxquelles je réponds avec plaisir et lorsque je sens de la désapprobation, ça ne me fait que sourire.

Quand je dis que c'est une question de perception, je pense à l'exemple suivant. Ma mère a allaité mon frère il y a 32 ans. Elle était la première dans son entourage et à son souvenir, les gens étaient parfois surpris, mais surtout impressionnés et la trouvaient vraiment extraordinaire. Elle était à l'aise d'allaiter en public. La mère de mon amie l'a allaitée il y a 30 ans dans un milieu similaire. Selon son souvenir, elle était montrée du doigt, jugée, presque ostracisée. Elle se cachait pour allaiter. Étant donné les environnements et les époques similaires, j'imagine que la vérité se trouve entre les deux, c'est une question de personnalité. Ma mère est assez optimiste de nature et celle de mon amie a une tendance paranoïaque!

Le biberon est la solution miracle pour pas mal monsieur et madame tout le monde.. et parfois même les infirmières du CLSC

Effectivement, quand ça va mal et que tu veux continuer, la famille décroche et dise que tu t'acharnes trop..

Ma grand-mère dans son temps, le docteur lui avait dit "J'espère que tu ne vas pas allaiter, car je n'ai pas le goût de te suivre pour des maux de dos"...
Alors bon.. ma grand-mère a cru bon de me donner cette information dès qu'elle a su que mes intentions étaient d'allaiter.
Et mon oncle docteur qui a dit à ma mère lorsqu'elle essayait de m'allaiter "le lait maternisé est aussi bon que le lait maternel."

Checkez-moi bien aller.. Au prochain bébé, ils devront m'endurer loooooooooongtemps avec mon allaitement.