Simplicité volontaire ou obligée?

Bonjour à toutes,

Depuis quelques temps, je me questionne beaucoup sur la simplicité volontaire... En fait, j'ai toujours été une adepte de cette philosophie et ce, avant même d'avoir entendu ce terme pour la première fois. Cela fait partie de mon mode de vie et je crois bien que personne ne pourra jamais me faire changer d'avis à ce sujet.

Maintenant, j'avais toujours pratiqué la simplicité volontaire sans être confrontée du même coup à la pauvreté. Avant d'avoir un enfant, j'avais un excellent salaire qui me permettait de manger bio et équitable autant que je le voulais, de choisir mes meubles ou matériaux de construction d'une façon écologique. Je n'avais pas de voiture, je voyageais à vélo 9 mois par année, etc. Je retirais beaucoup de fierté de cette façon de vivre.

Depuis mon retour de l'Afrique, j'ai opté pour un emploi qui va dans le même sens que mes convictions et principes. Je suis une grande revendicatrice dans l'âme et j'adore me battre pour des causes. Donc, cela implique un emploi dans le communautaire, un peu sous-payé (pas loin du salaire minimum) et je fais vivre ma famille avec ce maigre salaire.

On dirait que depuis, la simplicité volontaire a bien mauvais goût! Je ne choisi plus de vivre simplement. Je suis obligée de le faire. Et fini l'achat de bouffe bio à chaque épicerie malgré l'organisation serrée d'un budget. Je ne peux pas couper plus que je coupe en ce moment. Je ne dis pas que je suis malheureuse. Mais je trouve ça plus difficile d'assumer cette simplicité obligée qu'à l'époque de ma simplicité volontaire.

Cette réflexion m'amène donc à me poser quelques questions et j'aimerais bien avoir votre avis pour m'aider à y répondre.

"Est-ce que la simplicité volontaire est un mode de vie et une philosophie accesssible seulement aux gens au-delà du seuil minimum de la pauvreté et dans ce que l'on appelle la classe moyenne?"

"Comment choisir la simplicité et non pas se la faire imposée?"

"Comment arriver à manger bio et équitable même si ton budget ne te permet pas le 50 sous ou le 1,00$ de plus sur chaque article?"

Merci de prendre le temps d'alimenter ma réflexion

Nous sommes étudiants et le seront encore pour un moment.

Nous choisissons nos batailles.

Comme je l'expliquais sur un autre post, nous n'achetons presque rien de neuf. Nous courons les bazars, nous nous habillons à l'Armée du Salut, nous nous meublons au marché aux puces et en retirons maintenant une assez grande fierté.

Au point où nous en somme, je crois que nos choix de vie sont éclairés et libres dans la mesure où je ne payerais plus pour un bien de consommation à l'état neuf. Un t-shirt à 30 dollars, ça ne me fait même plus de peine maintenant, ça me fait rire. Je trouve que c'est une aberration.

Mon rapport avec mon argent a changé. Je ne veux plus « faire rouler l'économie ». Je déteste le concept de croissance perpétuelle à la base de notre système économique. C'est ce concept qui mène la planète à sa perte. On entend parfois dire qu'il faut arrêter de faire des enfants parce que le surpopulation guette la Terre, mais come on. Moi je refuse de mettre d'y nouveaux objets.

Nous recherchons donc les choses gratuites ou presque. Nous n'hésitons pas à ramasser ce que les gens jettent. Tout le monde jette ses choux gras, c'est terrible, pour le ridicule plaisir d'acheter encore. Je ne veux pas que mon argent fasse tourner cette roue.

Pour la bouffe, c'est plus compliqué, parce que oui, le bio, ça me semble un luxe. Nous avons essayé les paniers, mais Seigneur ! C'était hors de prix. Peut-être que nous ne faisions pas affaire avec la bonne ferme.

Nous achetons bio les trucs pas chers. Et le vrac se trouve à la base de notre alimentation.

Grains, farine, légumineuses bio. Graines bio quand c'est possible. Tout ça en vrac. Bananes, carottes, céléri, yogourt bio. Pain bio. Presque pas de viande. Sinon, fraîche du boucher, directement de l'éleveur ou, encore mieux, du gibier ! Je n'en ai pas mangé depuis longtemps mais je trouve vraiment que l'idéal en terme de viande, c'est d'acheter un cerf à un chasseur. Lui, c'est sûr qu'il est bio.

Pour les autres fruits et légumes, ça se gâte vraiment. Les fraises et framboises bio de la Californie, c'est pas délirant ? Moi, ça me trouble que ma bouffe fasse dix mille kilomètres avant d'arriver à moi. Dix mille kilomètres, trois jours disons, dans un truck qui sent l'huile.... je suis perplexe même en ce qui a trait à la valeur nutritive qui reste.

L'été, le choix est facile : nous achetons au plus près. Quand je vais chez mes parents, je prends les fraises pas bio qui poussent dans le village d'à côté. J'en achète plein et je fais des confitures avec (merci pectine pas besoin de sucre Bernardin). Nous vivons au rythme de ce qui se retrouve sur les étals du marché Jean-Talon. C'est pas cher. Beaucoup d'agriculteurs non-certifiés bio font du « sans pesticides », ce qui me satisfait.

J'aime penser que pour les nutriments, il vaut mieux manger très frais que bio.

L'hiver, c'est vachement compliqué. Je me contredis tout de suite. L'hiver, au Québec, pas facile de manger très frais. Mais bon : au congélateur, j'ai de la confiture de fraises, bleuets, poires, raisins. De la compote de pomme, pêche, prune. Cet été j'ai moins eu le temps parce que j'étais enceinte jusqu'aux oreilles mais, normalement, j'aurais encore du maïs et des poireaux congelés au temps où ça ne coûtait rien du tout.

Et maintenant on bouffe du navet, des carottes et des choux. Et des agrumes parce que comment s'en passer. Je fais tout ce que je peux alors je l'accepte. Il y a des contradictions dans ce que je viens d'écrire, mais j'en suis consciente au moins : ).

Merci Ale pour ta réponse!

C'est un peu la même chose ici au niveau des meubles, objets et vêtements. Que des trucs donnés, recyclés ou achetés à très bas prix. J'avais tout donné mes meubles avant de partir à l'étranger donc, je me suis rééquipée avec ce que j'ai trouvé en revenant ici. Je trouve d'ailleurs que c'est la partie la plus facile car cette méthode n'exige pas un surplus d'argent, au contraire, on en gagne à recycler. J'ai très peu de sentiments envers les biens matériels alors j'aime bien l'idée de faire circuler un même bien aussi longtemps qu'il pourra être utile.

Côté bouffe, je suis d'accord avec toi, c'est vraiment plus difficile, encore plus l'hiver, et le bio, je n'y pense même pas. Sauf de temps en temps, je vois des spéciaux ou encore, il y a des trucs typiques de ma région qui sont plus abordables, peu importe la saison. J'achète des produits locaux aussi souvent que possible. L'été prochain, je vais faire des conserves avec des fruits et légumes de la saison, c'est une excellente idée.

Malheureusement, le vrac est très rare par ici... Dans quel genre de magasin tu arrives à acheter du bio en vrac?

Un autre exemple où ça me gosse, c'est l'aspect écologique. Ayant moins d'argent, j'ai opté pour un minuscule appart moins cher. Mais le moins cher équivaut aussi à des lacunes importantes au niveau de l'isolement et des rénovations. Devant ce fait, je veux utiliser un organisme tel que Négawatt (dans ma région) pour venir me conseiller sur comment rendre mon appart plus écolo afin de dépenser une moins grande quantité d'énergie. Eh bien, pas moyen de le faire car pour avoir accès au service gratuitement, il faut être sur l'aide sociale. Ne pourrait-il pas y avoir un juste milieu?

Donc, oui, il faut choisir ses batailles mais ça me fait chier (s'cusez le gros mot) que ma baisse de salaire ait une influence sur ma consommation responsable qu'elle soit verte, bio ou équitable. Qu'une baisse de salaire ait une influence sur la consommation tout court, je suis entièrement d'accord avec ça. Mais cela ne devrait pas diminuer la consommation responsable.

Je pense que Ale a une bonne philosophie, il faut choisir ses batailles. Ici, la bouffe est une priorité. Le linge, c'est très secondaire. Par contre, avec le temps j'ai compris que certaines choses valent la peine qu'on paie plus cher sur le coup, pour avoir de la qualité et que ça dure plus longtemps. Par exemple, de bonnes bottes d'hiver, c'est un must au Québec! Je les achète en mi-saison ou en fin de saison pour avoir des rabais. Les mois de janvier-février, c'est super pour magasiner des trucs d'hiver, tout est en solde et il n'y a pas un chat dans les magasins.

"Comment arriver à manger bio et équitable même si ton budget ne te permet pas le 50 sous ou le 1,00$ de plus sur chaque article?"

Pour le bio, j'avais déjà vu un document qui disait quels produits valent le plus la peine d'acheter bio par rapport à la quantité de pesticide qu'ils peuvent contenir. Je me souviens que les pommes et les patates en faisaient partie. Donc quand on ne peut pas acheter tout bio, on peut choisir intelligemment.

SHOPPER’S GUIDE TO PESTICIDES
DIRTY DOZEN - Buy These Organic

1. Peach
   
2. Apple
   
3. Bell Pepper
   
4. Celery
   
5. Nectarine
   
6. Strawberries
   
7. Cherries
   
8. Kale
   
9. Lettuce
   
10. Grapes (Imported)
    
11. Carrot
    
12. Pear

CLEAN 15 - Lowest in Pesticides

1. Onion
   
2. Avocado
   
3. Sweet Corn
   
4. Pineapple
   
5. Mango
   
6. Asparagus
   
7. Sweet Peas
   
8. Kiwi
   
9. Cabbage
   
10. Eggplant
    
11. Papaya
    
12. Watermelon
    
13. Broccoli
    
14. Tomato
    
15. Sweet Potato

Why Should You Care About Pesticides?
The growing consensus among scientists is that small doses of pesticides and other chemicals can cause lasting damage to human health, especially during fetal development and early childhood.Scientists now know enough about the long-term consequences of ingesting these powerful chemicals to advise that we minimize our consumption of pesticides.
What’s the Difference?
EWG research has found that people who eat the 12 most contaminated
fruits and vegetables consume an average of 10 pesticides a day. Those who eat the 15 least contaminated conventionally-grown fruits and vegetables ingest fewer than 2 pesticides daily. The Guide helps consumers make informed choices to lower their dietary
pesticide load.
Will Washing and Peeling Help?
Nearly all the studies used to create these lists assume that people rinse or peel fresh produce. Rinsing reduces but does not eliminate pesticides. Peeling helps, but valuable nutrients often go down the drain with the skin. The best approach: eat a varied diet, rinse all produce and buy organic when possible.
How Was This Guide Developed?
EWG analysts have developed the Guide based on data from nearly 87,000 tests for pesticide residues in produce conducted between 2000 and 2007 and collected by the U.S. Department of Agriculture and the U.S. Food and Drug Administration. You can find a detailed description of the criteria EWG used to develop these rankings and the complete list of fruits and vegetables tested at our dedicated website, www.foodnews.org

Merci Guenièvre pour l'info. Je vais y porter une attention particulière. C'est un angle intéressant à considérer dans le monde du bio.

Merci pour cette liste, c'est vraiment super. J'essaie de la mémoriser.

Et j'ai oublié de le dire, mais l'été, on jardine ! Ça fait tout de même une différence sur une période de quelques mois.

J'avais aussi oublié de répondre pour le bio en vrac : à Montréal, il y a beaucoup de choix à l'épicerie Merci, dite « Vrac du marché Jean-Talon ». Beaucoup de grains et de haricots.

Pour ceux qui vivent dans les Cantons-de-l'est, ma charmante région natale, il existe depuis peu la belle Coop Alentour (http://www.alentour.qc.ca/index.php).