Élever son enfant libre

Le time out peut avoir ses vertus, avec certains types d'enfants. Mais chez nous, c'est très peu souvent et certainement pas avant 3 ans-3 ans 1/2. Je trouve ça vraiment plate d'amener au coin un enfant qui ne comprend pas ou qui est trop désorganisé pour comprendre. Je préfère aller dans le coin avec mon enfant.
Je crois que pour répondre à la première question de Marie-Pier, ce qui m'a été utile a été de me questionner sur pourquoi je ferais de la discipline, dans quelles situations etc. avant de déterminer le comment. Pour moi la discipline c'est un lien entre la cause et l'effet. Quand on est claire avec soi-même sur les causes, c'est beaucoup plus facile d'en déterminer les effets. Adulte on est capable d'anticiper les conséquences de nos actes mais pas enfant. Par la "discipline" c'est ultimement de protéger son enfant contre les conséquences trop fâcheuses (sécurité) et inculquer des règles de vie (respect). C'est de créer un effet.

Voici une traduction libre du partage d'une amie sur l'application de l'approche Waldorf.

Rythme du jour:

Vers 6h30-7h : réveil, douche, habillage (après une longue séance de calins)
Déjeuner: les enfants se tiennent habituellement près du comptoir et m’avertissent quand le dragon de l’eau du thé (bouilloire) fait de la fumée, quand le beurre est prêt pour cuire les œufs, etc. On mange et on ramasse. Les amis de la garderie arrivent.

Entre 8h et 10h: jeux libres, cuisine ou art selon le jour (voir horaire de la semaine) Pendant les jeux libres, je m’assois habituellement dans la salle de jeux et je fait du travail manuel (tricot, couture, etc.) On termine par le cercle (comptine, chant, poème ou pensée du jour, etc.)

10h: collation puis jeu extérieur jusqu’à 11h30-12h

12h : lunch, on ramasse (les enfants lavent leur propre assiette et verre) puis c’est le moment du conte (souvent animé avec des marionnettes) et de la sieste. Les enfants qui ne dorment pas doivent s’occuper dans le calme.

Vers 2h30: fin de la sieste, on refait les lits et on prend la collation. Un temps calin avec des livres, une transition douce avant le départ des enfants de la garderie à 3h30.

Ensuite, soit les enfants écoute un livre-cassette pendant la préparation du souper, soit ils vont tous ensemble faire une marche, jouer au parc, prendre le thé chez grand-maman, faire l’épicerie ou visiter la bilbiothèque.

La nourriture (collations et lunch) sont les mêmes chaque semaine. Les lundi, nous faison de la cuisine le matin, c’est la journée mauve alors on utilise des serviettes de table mauves, la collation du matin est un bol de riz brun avec du beurre, soupe au lunch et yogourt avec petits fruits l’après-midi. Chaque jour a sa couleur et son activité désignée.

Elle suggère le livre You Are Your Child’s First Teacher de Rahima Baldwin Dancy

Pour trouver sa propre routine... Elle a débuté par s’organiser elle-même. Un grand ménage, se bâtir une routine de nettoyage et d’organisation et s’y tenir.

Ensuite, elle suggère de commencer par quelque chose de simple. Une seule chose qu’on instaure et que l’on suit. Elle aime bien débuter par choisir une journée de la semaine pour faire l’épicerie. En gargant toujours le même jour pour les courses, cela facilite la planification des repas et la préparation de la liste. Quand on est confortable avec cette nouvelle habitude, on peut se créer un menu lunch. Par exemple: le lundi midi, ce sera sandwich grillés, mardi ce sera soupe, etc. Une fois la routine installée, planifier les collations. Puis, intégrer la couleur du jour. (aide les enfants à se repérer dans le temps)

Ex. de planification:

Jour Activité couleur collation am lunch collation pm

Lundi cuisine mauve riz et beurre soupe yogourt et fruits

Mardi peinture/brico rouge muffin/tartine grilled cheese pomme et beurre de noix

Merc. Compote jaune millet et compote pâtes et légumes granola/trail mix

Jeudi lavage * orange gruau pizza maison légumes et trempette

Vend. Ménage ** vert muffin/tartine riz et légumes popcorn et légumes/noix


* les enfants lavent leurs serviettes de table en tissu (une de chaque couleur de la semaine) à la main dans une bassine avec une planche à laver. À faire dans la cuisine ou dehors s’il fait beau.

** armés de bouteilles d’eau vinaigrée avec qq goutes d’huile essentielle et d’une guenille, les enfants nettoient les jouets et la salle de jeu, la table, les murs s’ils le désirent...


Ceci n’est qu’un exemple mais ça montre comment on peut “diriger” les activités des tout-petits en instaurant un rythme, des repères.

Le livre que je lis est: Les moins de 7 ans, d'Elisabeth Grunélius

La louve... merci pour ce partage, ça enrichie ma réflexion!

Les filles, j'ai un exemple à donner. Hier soir, ma fille était dans un drôle d'état. Pas vraiment fatiguée, mais on avait eu une grosse journée à pique-niquer dehors avec plein d'autres amis (y compris Andréann et ses picotés). D'ailleurs, elle s'était endormie à mon sein pendant que je jasais avec d'autres mamans!

Bon, alors le soir venu, Élie est très excitée. On jouait sur le divan et elle demandait beaucoup à téter. Par contre, il lui arrivait de me mordre ou de me pincer très très fort. Je réalise ce midi, que c'était probablement pour attirer plus mon attention car en même temps, j'écoutais les anges de la rénovation

Mais du coup, ça fait mal en maudit! Alors je la dépose par terre en lui disant, non Élie, ça fait des bobos à mamans (avec le signe). Et en retour, Élie hurle et pleure ... 3 secondes le temps que je la reprenne. Mais bref, tout ça pour vous dire que même si c'est immédiatement après le geste, même si mordre et pincer c'est inacceptable, j'ai tellement l'impression qu'elle ne comprend pas du tout pourquoi je la rejette comme ça. Et moi, bien là, je cherche d'autres façons d'agir parce que je ne trouve pas ça efficace du tout de faire pleurer ma fille comme ça....

Chez nous, ces temps-ci, ce sont les tappes... Tapper maman, papa, mamie... Il le dit, mais ne le fait pas très souvent. Je trouve important de ne pas juger le comportement, il tappe ou désire tapper parce qu'il est en colère. Mon rôle est de lui apprendre à ne pas déverser sa colère sur les autres. Si je deviens moi-même en colère envers lui, je ne lui montre pas le bon exemple, donc si c'est le cas, je me calme moi-même avant d'intervenir, ce qui est en soi une forme d'intervention indirecte.

Je lui propose alors de tapper un coussin, un objet destiné à ça. Je le fais moi-même pour l'inspirer et j'essaie du coup de le faire rire en faisant le clown. Ça marche bien. Le fait de crier ou de pleurer pour un enfant est une autre façon d'exprimer sa colère. Pour moi, c'est acceptable tant qu'il ne crie pas après qqn ou ne fait pas mal à qqn. J'accueille cette expression dans le calme, ça passe et ça semble lui faire du bien.

Merci Élisa, ce truc me semble très bien et je vais propablement l'appliquer avec Lou la prochaine fois qu'il me mord ou tape le visage lorsqu'il téte.

J'ai utiliser le truc d'Elisa tantôt... Et pas de pleurs ni de crise je sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé avant... Mais comme mentionné dans un autre post, des fois, quand on se fait mordre, ça fait mal et on pense pas vraiment à comment on doit réagir!

J'ai déjà lu aussi que quand on dit "ne mord pas" à un tout petit il ne rtient que le mot mord ... alors à la place je dis doux doux ... pour les tappe je lui dit 'flatte doucement" en prenant sa main pour lui montrer doucement ...

Je crois qu'élever son enfant dans la liberté passe par la liberté d'être, il doit se sentir aimé inconditionnellement, peu importe ce qu'il fait. Donc, l'état d'esprit dans lequel je suis quand j'interviens est important pour ne pas créer de sentiment de rejet. Si je suis en colère quand il me mord et que je lui interdit de boire, il risque de le prendre comme un rejet, tandis que si je suis douce, calme et ferme à la fois, je crois qu'il ne le vivra pas de la même façon.

Il est bien sur normal et sain de vivre de la colère, mais je crois que le parent doit d'abord lui-même apprendre à bien la gérer et se trouver des outils pour bien la canaliser afin de montrer le chemin à son enfant.