Toucher vaginal

mpsto a écrit:
Gege, des commentaires?

Oh yes. Quand j'étais étudiante, c'était mon horreur, les bandelettes de col (parce que je détestais devoir les passer manuellement). Puis, j'en ai eu une à mon premier accouchement (nous les sf on pogne toujours ce qu'on a en horreur). 3h à 9 cm. Bébé qui regardait de côté. Je n'avais pas envie de pousser, toutefois, mais avec des contractions de 9, c'est long en titi. Mais ça m'a permis de cheminer dans ma relation avec les bandelettes de col.

Je l'ai déjà dit, moi je fais très peu (mais très très peu) de TV en travail. Je considère cela intrusif et inutile. Et c'est vrai que ça perturbe la femme qui est dans son instinct. Ce que je remarque, c'est comme le souligne l'auteure, lorsque le travail va bien, que la femme est dans son instinct, je ne vois pas l'utilité de guider outre mesure, et c'est dans ce cas rare que des bandelettes de col deviennent problématiques, elles partent souvent d'elles-mêmes lorsque les femmes laissent leur corps travailler. Souvent de toute façon l'envie de poussée est là mais pas à toutes les contractions ni dans toutes les positions. Les femmes décriront une douleur comme une barre dans le bas du ventre ou décriront l'impression que bébé bute sur un obstacle. Et lorsqu'elle le réflexe devient puissant, c'est que la bandelette de col est soit partie, soit qu'elle n'est pas problématique . Et je ne vois pas l'idée d'encourager une femme à pousser si elle n'en a pas l'envie, pas plus que de restreindre le réflexe de poussée (inutile de toute façon). C'est imposé par la culture de la péridurale, et même sous péri, maintenant ils ne coatchent plus la poussée dès la dilatation complète mais attendent que le bébé descende.

Mais j'ai quand même quelque chose à dire sur les bandelettes de col parce que ce ne sont pas toutes les femmes qui sont dans leur instinct.
Pour celles dont c'est le premier bébé surtout, la sensation de pression en fin de travail est souvent associée à l'envie de pousser. L'envie est donc mentale, pas physique. Le réflexe de Ferguson n'est pas là (de l'extérieur on le voit parfois), mais l'augmentation de la pression aux contractions est interprétée comme tel. Le coatching de la poussée est un conditionnement culturel (combien de gens me font des jokes de poussez madame poussez!). Les gens s'attendent à pousser. J'ai remarqué que souvent, cela arrivera aux femmes qui vont rester intellectuelles durant leur accouchement (elles s'attendent donc à la prochaine étape), souvent des femmes très cérébrales qui lisent beaucoup. Ou de grandes sportives qui aiment "pousser sur l'obstacle". Ou des femmes très combatives et actives, qui ont hâte de passer à l'étape "active" de l'accouchement et ne sont pas bien dans l'étape plus "passive" de la dilatation. Je généralise bien sûr, mais les rares fois où j'ai eu des bandelettes de col problématique, ce sont dans ces cas-là. Ou sinon lorsque l'obstacle est physique, comme par exemple une mauvaise présentation.

Lorsque les femmes me disent avoir envie de pousser, souvent je vais leur proposer d'attendre quelques contractions pour voir comment s'installe l'envie de pousser. Est-elle de plus en plus irrésistible? Est-elle à chaque contraction? Comment la femme réagit-elle? Si c'est un premier bébé, (j'examine rarement celles qui ont déjà accouché) je leur propose de faire un examen lorsque l'envie est plus précise. Parce que certaines ont hâte d'embarquer dans le beat, sont moins instinctives et demandent davantage d'être guidées, je veux pouvoir leur dire de s'y mettre si c'est ce qu'elles veulent. S'il y a une bandelette de présente, je les encourage à écouter leur corps et à ne pas en mettre plus que ce que leur corps en impose. Si le bébé est mal placé, je veux leur proposer des positions qui favoriseront la rotation naturelle du bébé. Je veux pouvoir leur conseiller des positions "cantées par-derrière" (sur le banc de naissance appuyées sur le conjoint marche bien et reconnecte le couple) ou dans le bain (chaleur) pour aider le processus.

Pour moi le risque n'est pas dans la déchirure du col mais plutôt dans le spasme du col. Lorsqu'il n'est pas assez souple et qu'on lui impose une pression trop grande par la poussée volontaire ou non il peut aussi mal réagir, enfler et spasmer. S'ajoute là une 2e douleur, autant celle des contractions de 8-9 cm que celle d'un obstacle spasmé. Et conséquente à cela, une résistance de la part de la femme qui entre dans le cycle peur-douleur-résistance. Ça m'est arrivé rarement, mais quand ça arrive. Bien que le bain, le lâcher-prise et l'homéo aident, et peu importe l'origine physique ou psychologique de la chose, des fois, ce que ça prend pour relâcher les tissus c'est une péridurale. Ou ben, ben du temps, mais à 8-9 cm, c'est pas tout le monde qui est prête à se le donner.

Alors voilà ma petite histoire avec les bandes de col. Depuis que j'ai cessé de les voir comme un problème, mais plutôt comme une étape de l'accouchement qu'on ne détecte pas si on ne fait pas de TV au "bon" (?) moment, ce n'en est un que très très très rarement.

Merci Gege! Va falloir que je fasse mes calculs pour que mon accouchement arrive après ton congé parental...

Gege a écrit:Mais ça m'a permis de cheminer dans ma relation avec les bandelettes de col.

J'adore... Merci, j'ai bien aimé tes explications!

Merci Gege! Grace à tes explications, j'ai encore mieux compris la source de cette douleur tranchante que j'ai resenti juste avant que ça commence à pousser tout seule lors de mon dernier accouchement. Et je comprend mieux pouquoi me recoucher dans le bain a fait partir cette douleur. Ma sage-femme m'avait expliqué mais, dans le feu de l'action puis le flou des premières semaines, je n'avais pas saisi toutes les nuances.

Avec un utérus cicatriciel (mon aînée est née par césarienne), la première idée qui m'est venu en tête au moment de la douleur c'est "rupture"! La sage-femme a fait un travail fantastique pour me replonger dans ma bulle (c'est moi qui a demandé le TV là!) en me rassurant; je me suis recouchée et deux contractions plus tard, je me suis retrouvé accroupi au bout du bain sans trop savoir comment et en faisant un bruit digne de mon nom; la poussée venait de commencer! Je suis vite sortie du bain (je n'y était plus confortable) et ma fille est née quelques minutes plus tard.

Gege a écrit:
Alors voilà ma petite histoire avec les bandes de col. Depuis que j'ai cessé de les voir comme un problème, mais plutôt comme une étape de l'accouchement qu'on ne détecte pas si on ne fait pas de TV au "bon" (?) moment, ce n'en est un que très très très rarement.

j'imagine que ce l'est parce que j'ai l'impression qu'on passe toutes un peu par la.. j'ai eu un peu ce genre de douleur avec Félix, l'impression que mon bassin allais ouvrir en 2 et ca poussais, vraiment très beaucoup, puis on m'obstinais que j,étais seulement a 7, que ca se pouvais pas jusqu'a ce que l'infirmière s'y mette la main et qu'elle voit que ca poussais réellement peu importe ma volonté. On m'a alors -permis- de pousser, mais à la fin de l'accouchement on m'a mentionné que j'avais le col de l'uterus un peu ressorti, c'est relié tu crois ?

Ben moi, quand j'ai senti le réflexe de poussée, ce n'était pas qu'une envie de pousser, ça poussait tout seul, malgré moi. J'avais moi aussi cette satanée bande de col, mais on ne m'a pas empêchée de pousser trop longtemps, heureusement. Mais se faire examiner quand on a des contractions aussi rapprochées, le réflexe de poussée qu'il faut retenir... C'est vraiment pénible.

Ma bande de col spasmait selon ma SF (en qui j'avais tout de même extrêmement confiance). Par contre, à ce point là, je crois que j'avais besoin d'un cheminement psychologique et non pas de directives physiologiques (arrêter de pousser, oxygénation, etc.). Je pense qu'une SF d'expérience aurait peut-être pu m'aider à passer au travers de ça, mais je ne le saurai jamais vraiment...

Dites-moi, quand est-ce qu'on guéri de l'échec d'un accouchement?

J'ai toujours eu l'impression que c'est en accouchant à nouveau. En tout cas moi j'ai bien hâte.

mpsto et Ale : j'imagine que la première étape est de l'accepter et d'accepter que certaines choses ont été hors de notre controle. Puis de ne plus trop y penser puis cesser de trouver des raisons ou coupables. Puis de travailler sur soi en vue de préparer une nouvelle naissance et être plus indulgante envers soi-même

Bref, je vous souhaite toutes les 2 un 2e accouchement merveilleux`dans l'avenir.

Et puis mpsto, ta fille est bel et bien née ??? C'est probablement pas un echec complet alors

A mon premier, je n'avais pas vraiment d'attentes face à l'accouchement qui c'est tout de même bien passé mais qui a fini par ventouse. J'ai toujours trouvé que j'avais été bonne et adoré mon expérience malgré tout.

Aujourd'hui, avec tout ce que je sais maintenant sur l'accouchement naturel, je sais que c'étais pas si hot que ca et réaccoucher comme ca, je serais probablement décue parce que je me serais fixé de plus hautes attentes. Donc, je crois que pour pouvoir -réeussir- un accouchement il faut aussi être prête a se lancer dans le vide et dire advienne que pourra. (pas dans le sens advienne que pourra qu'on me donne l'épidural et qu'on me plogue partout, mais dans le sens advienne que pourra je me donne entièrement jusqu'ou je peux et avec toute l'information que je possède mais il se peux que ca ne se déroule pas comme prévu)

C'est clair ou pas mon affaire ??

C'est très clair... Et ta philosophie semble fonctionner, en tout cas t'es mon modèle de courage et de réussite dans le domaine.

Merci... Je me suis laissé porté par le vent je crois même si ce fut quelque fois stressant !! Et je crois bien que Félix est le fruit d'une grossesse stressante aussi (il c'est passé quelque chose tous les trimestres )

IsabelleV a écrit:mpsto et Ale : j'imagine que la première étape est de l'accepter et d'accepter que certaines choses ont été hors de notre controle. Puis de ne plus trop y penser puis cesser de trouver des raisons ou coupables. Puis de travailler sur soi en vue de préparer une nouvelle naissance et être plus indulgante envers soi-même
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Donc, je crois que pour pouvoir -réeussir- un accouchement il faut aussi être prête a se lancer dans le vide et dire advienne que pourra. (pas dans le sens advienne que pourra qu'on me donne l'épidural et qu'on me plogue partout, mais dans le sens advienne que pourra je me donne entièrement jusqu'ou je peux et avec toute l'information que je possède mais il se peux que ca ne se déroule pas comme prévu)

Je crois qu'effectivement, accoucher à nouveau est une façon de "guérir". Mais comme le souligne IsabelleV, l'acceptation de l'expérience et le lâcher-prise peuvent aussi aider à se libérer d'une expérience moins positive. Il est vrai que quand on est très informée, on place la barre des attentes haute. Et on est dans une société de performance. On veut "réussir" son accouchement. Or, c'est tout sauf une performance. Mais on a tellement intégré la société de performance que c'est inconscient, on l'attend à tous les aspects de notre vie, y compris là où la performance n'a rien à voir: la grossesse, l'accouchement, le maternage, l'allaitement, les enfants.
C'est correct de s'informer, de se donner des outils, de choisir le lieu, les personnes et l'approche qu'on veut, mettre les chances de son côté. Mais pour moi, un accouchement n'est jamais un échec mais une façon d'en apprendre sur soi et de cheminer.
Je ne veux pas minimiser les traces que laissent une expérience d'accouchement qui n'est pas conforme aux attentes non plus. Ça nous marque dans la plus profond de notre fond. Mais en même temps il est bien d'intégrer l'expérience et regarder en avant.

De mon côté, ma deuxième grossesse m'a aidée à guérir de mon premier accouchement en me mettant face à mes peurs. J'ai énormément cheminé pendant cette période, j'ai vécu beaucoup d'émotions, mais vraiment pour un mieux être. C'était génial!

Gege a écrit:Mais pour moi, un accouchement n'est jamais un échec mais une façon d'en apprendre sur soi et de cheminer.
Je ne veux pas minimiser les traces que laissent une expérience d'accouchement qui n'est pas conforme aux attentes non plus. Ça nous marque dans la plus profond de notre fond. Mais en même temps il est bien d'intégrer l'expérience et regarder en avant.

J'suis entièrement d'accord avec toi Gege. La première chose que ma fille m'a appris au début de sa vie, c'est de lâcher-prise (ce que je n'avais jamais pu réaliser dans ma vie auparavant). Bref, l'accouchement a été la première étape d'un nouveau cheminement. Par contre, les séquelles sont toujours présentes, associées à un espèce de sentiment de culpabilité envers mon enfant qui a été droguée et brusquée lors de son arrivée au monde.

Je considère que mon accouchement a été un échec non pas parce que je n'ai pas été assez bonne, mais parce que je n'ai pas su défendre mes choix et que j'ai laissé faire à peu près n'importe quoi au personnel de l'hôpital... Ce qui me fâche le plus, c'est que la plupart des interventions dont je ne voulais pas et qu'on a faites quand même n'étaient absolument pas nécessaires, c'était juste le protocole et personne n'a lu mon plan de naissance. Je me suis fermée comme une huitre et je me suis laissée faire. C'est ça qui me fâche!